Clément
ADER (1841
- 1925) |
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A la
fin du XIXe
siècle,
la translation
dans l'atmosphère
repose encore
sur le principe
des aérostats:
seul un gaz
plus léger
que l'air
peut enlever
une machine
volante,
le poids
de l'ensemble
étant
alors inférieur à celui
de l'air
déplacé.
Pour s'envoler
sans le secours
du gaz, le
véhicule,
de poids
supérieur à celui
de l'air
qu'il déplace,
aurait évidemment
besoin d'une
puissance
ascensionnelle
au moins égale
à la
différence
des deux
poids.En
l'occurrence,
il ne peut
s'agir que
d'une force
mécanique:
telle est
l'hypothèse
que Clément
Ader tentera
de vérifier
avec un moteur à vapeur. |
Entre
1882 et 1889,
Ader construit
donc, rue
Jasmin, à Paris,
un "avion" (le
néologisme
est de lui)
qu'il baptise Éole
. Il y installe
une chaudière à tubes,
pourvue d'un
brûleur à alcool,
la vapeur
devant alimenter
deux couples
de cylindres
(20 ch) qui
entraînent
une hélice
en bambou
(4 pales).Deux
ailes articulées
(14 m), en
soie élastique,
et recouvrant
une armature
en bois,
constituent
une réplique
des membranes
de la roussette.
Le pilote
les manœuvre,
ainsi que
le gouvernail
de direction, à l'arrière
de l'appareil,
par manivelles
et leviers. |
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Le
fuselage, également
recouvert
de soie,
repose sur
trois roues:
une quatrième, à l'avant, évitera
les capotages.
L'ensemble
pesant 300
kilogrammes,
pilote compris,
la proportion
de 1 cheval-vapeur
pour 15 kilogrammes
de charge
paraît
satisfaire
aux conditions
de l'envol.
Le 9 octobre
1890, dans
le parc du
Château
d'Armainvilliers
(Seine-et-Marne),
propriété des
banquiers
Pereire,
l'Éole
effectue
un premier
essai, se
soulevant à quelque
20 centimètres
du sol sur
une distance
de 50 mètres
environ. |
À défaut
d'envol,
le décollage
du "plus
lourd que
l'air" est
réalisé pour
la première
fois au monde.
Transformant
l'Éole
, ramené à Paris,
Ader souhaite
exécuter,
au camp de
Satory, près
de Versailles,
une seconde
démonstration
qui, finalement,
n'aura pas
lieu: déporté par
le vent hors
de la piste,
l'Éole-II
est endommagé (1891).
La répétition
d'essais
trop onéreux
devenant
impossible,
Ader parvient à intéresser
le ministre
de la Guerre à ses
projets. |
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Un
protocole,
signé en
1892, prévoit
la construction
d'un nouvel
appareil,
des objectifs
précis étant
fixés:
altitude,
vitesse,
charge, durée
de vol. Achevé en
1897, l'Avion-III
, équipé de
deux moteurs à vapeur
(40 ch),
doit s'envoler
de Satory,
atterrir
au polygone
de Vincennes
et revenir à son
point de
départ.
Le 12 octobre,
on procède
aux essais.
Le 14, en
présence
de deux généraux,
l'appareil
tente de
s'envoler.
Des soulèvements
sporadiques
sont observés à l'arrière. |
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Mais
l'Avion-III
sort brusquement
de la piste,
comme l'Éole-II
, vire sur
lui-même,
s'incline
et demeure
immobile.
Cet échec
met fin aux
entreprises
de Clément
Ader. Une
fois réparé,
l'Avion-III
est offert
au Conservatoire
des arts
et métiers.
Le musée
de l'Air,
pour sa part,
possédera
un modèle
reconstitué (échelle
1/10) de
l'Éole. |
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